Préparer l'avenir

Renaturation et espace naturel

Avec 17,09 °C de température moyenne au niveau mondial, le 21 juillet 2024 devient la journée « la plus chaude jamais enregistrée ». Cela paraît peu, mais jamais il n’a fait aussi chaud dans le monde (et cela depuis 150 000 ans !). À noter que le précédent record de chaleur été détenu par la journée du 6 juillet 2023, avec une température de 17,08 °C. Le réchauffement climatique est une réalité, comment protéger la faune, la flore et nos populations de cette situation ?

Les réponses sont là. Elles sont simples et efficaces. VÉGÉTALISER !

Ainsi l’État français se lance dans un projet ambitieux : le Plan d’un milliard d’arbres.

Sommaire

Les politiques environnementales de la ville.

Une démarche motivée par trois facteurs

1
Participer à l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques
2
Offrir une ville durable et respirable à ses citoyens
3
Offrir un environnement de qualité à l’ensemble de la biodiversité de son territoire.

Lutte contre les îlots de chaleur urbains

Le phénomène d’urbanisation qui a marqué ces dernières décennies (imperméabilisation des sols, expansion des zones urbanisées…) a induit des évolutions fortes sur le cadre de vie. Les villes sont exposées à un microclimat, où les températures près du sol sont plus chaudes que dans des espaces naturels ou des parcs publics.
Ce phénomène, appelé îlot de chaleur urbain (ICU), apparaît par le remplacement des sols végétalisés et perméables par des bâtiments et des revêtements imperméables qui stockent la chaleur dans les matériaux à forte inertie thermique et, est renforcé par les activités humaines génératrices de chaleur.

La végétation reste le meilleur outil d’adaptation, tant pour lutter contre le microclimat urbain que le changement climatique.

Les îlots de chaleurs sont un véritable problème sanitaire pour l’humain, mais aussi pour la biodiversité. Avec ces vagues de chaleurs plus longues et plus intenses, l’ensemble de la biodiversité animale et végétale ainsi que l’humain sont touchés par des vagues de mortalité. Selon Santé publique France, les impacts des vagues de chaleur sur la mortalité et la morbidité sont aujourd’hui bien documentés en France. Près de 15 000 décès ont été observés pendant la vague de chaleur de 2003, et près de 2 000 pendant la vague de chaleur de 2006. Ils s’expliquent par le remplacement en milieu urbain des sols nus et de la végétation par des surfaces imperméables qui s’échauffent plus facilement, par les structures urbaines qui entravent les échanges de chaleur entre le sol et l’air, et par l’émission de chaleur par les activités humaines.
Toujours selon Santé Publique France, pour les petites et moyennes agglomérations, la surmortalité pendant la vague de chaleur de 2003 a été de 40%. Il faut mettre ce résultat en parallèle avec le rapport du GIEC qui annonce qu’un été, comme celui de 2003 aura lieu une année sur deux. La surmortalité et la sur-morbidité risquent d’être dramatiquement en hausse si les villes comme Jarny ne prennent pas un virage drastique dans la renaturation des villes.

Nos villes, d’ici 2050 seront difficilement vivables pour les personnes les plus vulnérables. C’est pourquoi, le virage doit être pris dès maintenant. Le rôle bénéfique d’un arbre n’arrive pas dès sa plantation. Avant d’offrir une surface ombragée réellement bénéfique pour l’Homme et une évapotranspiration conséquente, il lui faudra 10 à 15 ans de croissance. Ainsi les plantations d’aujourd’hui, seront les premières plantations utiles pour le monde de demain (2030/2040).

Le rôle du végétal est indéniable dans le confort estival. La végétation améliore le confort des populations et abaisse les températures lors des vagues de chaleur, particulièrement en intra-urbain où le phénomène d’îlot de chaleur est fort. Comme le montre le schéma ci-dessous, le végétal refroidit l’air en évapotranspirant des petites gouttes d’eau et en apportant un ombrage conséquent.
Le végétal (arbres et arbustes) en ville améliore la qualité du cadre de vie : qualité paysagère, qualité récréative, lieu de détente et de respiration, impact sanitaire positif. Augmenter la couverture végétale au sol permet de rafraîchir plus efficacement les rues. Cet effet de rafraîchissement est d’autant plus efficace si la surface végétalisée est importante et si la proportion d’arbres est élevée.

Ainsi, il faut comprendre que les végétaux ont un « pouvoir » de climatiseur naturel, alors que l’urbain, dense, réagit comme un chauffage de nuit en période caniculaire. Finalement, la renaturation de la ville par la plantation d’arbres, permet d’accroitre l’effet climatiseur tout en accroissant l’attractivité du milieu pour la biodiversité locale.

Création d’îlots de fraîcheur urbains à travers la trame verte et bleue.

 

Depuis 2022, la ville se renature

  • 250 m de haie au petit étang (2022)
  • 250 m de haie au chemin des Rouaux (2022)
  • Plantations d’arbres isolées à l’espace Pâtural Joly (2022)
  • Plantations d’arbres isolées à l’aire de jeux de Moulinelle (2022)
  • Des plantations forestières à Moncel (2022)
  • 500 m de haie sur des parcelles communales au fond de Droitaumont Village (2023)
  • 150m de haie au carreau de Mine de Droitaumont grâce à un chantier jeune (2023)
  • Deux ilots de fraicheur urbains à la Chapelle de Droitaumont avec 200m de haie (2023)
  • La création d’une forêt urbaine, rue Louis Armand (2023)
  • 50 m de haie à l’école Yvonne Humbert (2023)
  • 50 m de haie à l’école Langevin Wallon (2023)
  • Un ilot de fraicheur Rue Émile Zola (2023)
  • Deux ilots de fraicheur urbains Rue Claude Bernard (2023)
  • Des plantations de haies et d’arbres au Square Toussaint (2023)
  • Un ilot de fraicheur au stade de foot (2023)
  • Des plantations de ripisylve au bois du ruisseau du fond de la cuve (2022)
  • Quatre ilots de fraicheur urbains dans les lotissements à Moulinelle (2023)
  • Création d’un verger rustique à Moulinelle (2023)
  • Un ilot de fraicheur rue de Metz (2023)
  • Création d’un ilot de fraicheur aire de jeux de Moulinelle avec une mini forêt urbaine (2024)
  • Création d’un verger rustique à Droitaumont village (2024)
  • Un ilot de fraicheur Espace Jean Paul Sartre (2024)
  • Un ilot de fraicheur Aire de jeux Tribieux (2024)
  • Un ilot de fraicheur Chemins des marcaires (2024)
  • Un ilot de fraicheur Grotte de Moulinelle (2024)
  • Deux ilots de fraicheur Rue de la Paix et Rue Emile Galle (2024)
  • Un ilot de fraicheur Espace Jacques Duclos (2024)

La renaturation de la ville va au-delà de la simple plantation de végétaux.
Grâce aux choix d’essences adaptées et grâce à une diversification des strates apportées, c’est bel et bien le cadre de vie du quartier qui va changer.

Les Jarnysiens vont pouvoir s’approprier des lieux existants mais pas suffisamment accueillants : de nouveaux espaces d’ombres, où il fait bon profiter de la fraîcheur naturelle. De nouveaux lieux pour découvrir la faune et la flore. Des lieux pour prendre une pause ou un pique-nique. Des lieux verts, favorables aux rencontres et à la détente.

Ces espaces verts, nouvellement plus riches, seront des îlots de fraîcheurs qui lutteront dans leur environnement proche contre les îlots de chaleurs. Ces micros-poumons verts rafraîchiront la ville la journée comme la nuit, permettant ainsi une lutte active face aux futurs et réguliers prochains épisodes caniculaires. En parallèle, les végétaux participent activement à la « filtration » de l’air en l’assainissant et en la « dépolluant ».

Enfin, la biodiversité va, elle aussi, bénéficier d’un retour très positif. Les milieux plus complexes sauront lui offrir nourriture, abris, corridor, lieu de reproduction essentiels à la lutte contre le déclin de la biodiversité au sens large et de la biodiversité en ville.

Jarny est une ville motrice dans sa politique environnementale. Elle le montre à travers son engagement politique via son second Agenda 21. La renaturation fait partie des objectifs cités dans l’Agenda 21 à l’intérieur de nombreux items. Aux regards de l’extrême rapidité des changements climatiques actuels, et pour permettre d’offrir une ville durable et agréable pour nos citoyens, il est important d’agir par ces actions simples, pour réaliser notre part dans le monde de demain.

532 arbres plantés
(hors forêt urbaine)
2750 arbustes
grâce aux plantations de haies
5800 végétaux plantés
forêts urbaines incluses

Les fauches tardives

La gestion différenciée est une approche différente de la gestion « classique » des espaces verts.
Il s’agit d’adapter le mode d’intervention à chaque espace en prenant en compte sa vocation (espace de détente, espace de jeu, noue (fossé peu profond et végétalisé), espace naturel, espace de sport, …), sa fréquentation et sa situation géographique dans la ville (centre-ville, quartier fréquenté ou périphérie). Avec le passage au zéro phyto, il s’agit également de libérer du temps sur certains espaces, afin d’en passer plus sur ceux nécessitant plus d’attention.

Pédagogie et consensus sont primordiaux pour la réussite de la démarche qui doit également être progressive dans le temps. La communication joue également un rôle très important pour informer les habitants de l’avancement du projet et des futurs changements sur les espaces communaux. Point essentiel pour la gestion différenciée des espaces verts de Jarny, celle-ci intègre la conservation du bois mort sur site. Le principe est de pousser la gestion différenciée aussi bien sur la strate herbacée que sur la strate ligneuse lors de nos élagages avec la conservation de bois mort sur pied ou au sol ainsi que la transformation des branchages en copeaux pour une réutilisation dans nos massifs floraux.

Les changements climatiques n’ont de secret pour personne et Jarny s’affaire à la tâche depuis plus de 20 ans à travers ses “Agendas 21” successifs et sa charte d’écologie urbaine.

POUR ALLER PLUS LOIN

La Méthode Miyawaki où comment reproduire la nature

Plus la biodiversité d’un milieu est riche, meilleur est l’écosystème.
Nous avons planté pour cette forêt : des grands arbres, des arbres de taille intermédiaire et des arbustes.
Notre forêt urbaine répond aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Les essences ont été sélectionnées selon 2 critères :

  • Des essences autochtones pouvant résister aux changements climatiques à venir,
  •  Des essences plus méridionales, déjà habituées à un climat plus chaud et plus sec.

Les végétaux ont été plantés de façon dense : 3 individus par mètre carré, Mis bout à bout ce milieu va se complexifier progressivement pour former un
ÉCOSYSTÈME « FORESTIER » URBAIN. Pour se faire, le sol a été enrichi avec du fumier, du compost et des copeaux de bois. Cet apport, conjugué à la nature du sol argileux (qui permet une bonne retenue d’eau), offrira aux 2100 végétaux tous les apports en minéraux et en eau nécessaires à leur croissance.

POUR QUELS RÉSULTATS ?

Avec les changements climatiques et vagues de chaleur, cet endroit permettra à l’ensemble du vivant de venir profiter d’un moment de quiétude, d’une surface ombragée et fraîche à l’abri des rayons du soleil. Cette forêt urbaine conviendra :
• Aux insectes pollinisateurs, aux oiseaux granivores et frugivores, aux petits mammifères en recherche de nourriture
• Aux familles souhaitant se détendre ou profiter de richesse de la faune et de la flore du site.

UN PROJET DU JUMELAGE

L’idée est née d’une belle rencontre entre les quatre Villes jumelées. Gröditz, Linkenheim-Hochstetten, Popoli et Jarny, décident en 2022 de construire ensemble un écosystème pour l’environnement et la biodiversité. Chaque commune a planté cet espace accueillant et convivial pour les générations d’aujourd’hui et celle de demain.

Photo de la forêt de Miyawaki.

Jardins familiaux

La municipalité́ met gratuitement à disposition des Jarnysiens et pour une durée d’un an, une parcelle de 40 à 50 m2 pour cultiver de belles fleurs et de délicieux fruits et légumes !

Le terrain accueillant les jardins, propriété́ de la Ville, est situé́ dans le quartier de Moulinelle, à coté́ du square des Acacias.
Après inscription en mairie, chaque bénéficiaire signe une convention avec la Ville pour une mise à disposition gratuite d’une parcelle, et en contrepartie s’engage à la cultiver biologiquement (sans aucun produit chimique).
La Ville ne fournit ni les outils, ni l’électricité, ni l’eau, mais elle peut conseiller les personnes intéressées par l’achat de récupérateurs d’eau de pluie à tarif réduit
L’objectif, à court ou à̀ moyen terme, est de dynamiser ce projet et de favoriser la création de liens entre les gens, voire favoriser l’échange des savoir-faire.

Gestion des eaux pluviales

Première ville de Lorraine à avoir mis en place une charte d’écologie urbaine, Jarny a également été récompensée en 2018 pour la qualité de sa gestion des eaux pluviales, en recevant le « label SAGE ».
Attribué par la Commission Locale de l’Eau du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Bassin Ferrifère, ce label récompense la réalisation de 6 noues à Jarny, qui constituent une innovation dans la préservation des ressources en eau et la gestion des systèmes d’assainissement.